Reprendre une entreprise est un acte entrepreneurial à part entière, souvent aussi complexe — voire plus — que la création. Identifier une cible, évaluer les risques, négocier, structurer le financement, assurer la transmission… tout cela nécessite un accompagnement adapté. Heureusement, de nombreuses associations et réseaux d’aide à la reprise existent en France pour guider les candidats à la reprise à chaque étape.
Voici les principales structures à connaître pour maximiser ses chances de succès dans une opération de reprise.
1. CRA – Cédants et Repreneurs d’Affaires
Le CRA est sans doute l’association la plus reconnue en France dans le domaine de la reprise.
Missions :
- Mettre en relation cédants de PME (souvent > 5 salariés) avec des repreneurs qualifiés.
- Accompagner les repreneurs via des formations, ateliers et mentoring.
- Fournir une bourse d’opportunités de reprise sur l’ensemble du territoire.
Avantages :
- Réseau très qualifié, encadré par d’anciens dirigeants.
- Programme d’accompagnement structuré (Formation CRA).
- Réseau actif dans toutes les régions françaises.
2. Réseau Transmettre & Reprendre
Ce collectif national regroupe plusieurs acteurs publics et associatifs, pour :
- Favoriser la transmission des entreprises existantes,
- Sensibiliser à la reprise comme alternative à la création,
- Organiser des événements thématiques, forums, rendez-vous repreneurs-cédants.
C’est un point d’entrée utile pour être orienté vers les bons partenaires régionaux selon votre profil.
3. Chambres de Commerce et d’Industrie (CCI)
Les CCI jouent un rôle clé dans l’accompagnement à la reprise :
Ce qu’elles proposent :
- Fichiers d’entreprises à céder, souvent dans les TPE / commerces.
- Diagnostics de faisabilité.
- Formations à la reprise (business plan, valorisation, négociation, etc.).
- Organisation d’événements : forums de la transmission, speed dating cédants/repreneurs, etc.
Chaque CCI a son propre dispositif local. Certaines ont même des clubs de repreneurs ou des cellules transmission spécialisées.
4. BGE – Réseau national d’accompagnement entrepreneurial
Bien que davantage connue pour l’aide à la création, BGE accompagne aussi la reprise :
- Appui à la construction du projet de reprise : évaluation, business plan, financement.
- Conseils juridiques et comptables (avec partenaires).
- Orientation vers les cédants via leurs réseaux régionaux.
- Programmes d’incubation ou d’accélération, parfois spécifiquement dédiés à la reprise.
5. Initiative France
Ce réseau d’accompagnement finance aussi des repreneurs d’entreprise via :
- Des prêts d’honneur à taux zéro, sans garantie.
- Un accompagnement individuel par des experts et anciens chefs d’entreprise.
- Un suivi post-reprise.
Les comités locaux évaluent le projet de reprise avec attention et peuvent co-financer en complément d’une banque.
6. France Active
Très engagé sur la reprise dans l’économie sociale et solidaire (ESS), France Active peut intervenir si :
- L’entreprise à reprendre a un impact social, environnemental ou territorial.
- Le repreneur est en situation de fragilité (jeune, senior, demandeur d’emploi).
- Le projet répond à des enjeux d’inclusion ou de transition.
France Active propose :
- Des garanties bancaires,
- Des prêts solidaires,
- Un accompagnement renforcé via ses antennes régionales.
7. Adie – Reprise à très petite échelle
Si vous souhaitez reprendre un fonds de commerce ou une très petite activité (coiffure, alimentation, artisanat), Adie peut :
- Vous aider à monter votre dossier,
- Financer jusqu’à 12 000 €,
- Vous accompagner dans les premières étapes.
L’Adie est particulièrement utile pour les profils éloignés de l’emploi ou en situation de précarité.
8. Réseau Entreprendre
Initialement orienté création, Réseau Entreprendre finance et accompagne aussi certains projets de reprise.
Conditions :
- Reprise d’une entreprise avec potentiel de création d’emplois.
- Repreneur en capacité de piloter l’entreprise (profil entrepreneurial).
- Projet solide sur le plan stratégique et humain.
Apports :
- Prêt d’honneur de 15 à 50 000 €,
- Parrainage pendant 2 à 3 ans par un chef d’entreprise bénévole,
- Accès au réseau local d’entrepreneurs.
9. Associations régionales ou thématiques
Certaines associations sont très actives au niveau local ou sectoriel, comme :
- CMA (Chambres des Métiers et de l’Artisanat) pour la reprise d’entreprises artisanales.
- RésoA+ pour les reprises d’entreprises agricoles ou rurales.
- Clubs de repreneurs dans certaines métropoles (Lyon, Bordeaux, Nantes…).
- Associations de cédants qui organisent des bourses de transmission anonymisées.
Avantages d’un accompagnement associatif
Bénéfice | Impact pour le repreneur |
---|---|
Réduction du risque d’échec | Meilleure évaluation de l’entreprise cible |
Accès à des opportunités cachées | Réseaux fermés, bouche-à-oreille |
Financements plus accessibles | Prêts d’honneur, garanties bancaires |
Réseau professionnel immédiat | Intégration dans un écosystème local |
Soutien moral et stratégique | Échanges avec d’anciens repreneurs |
Conseils pour bien choisir votre association d’accompagnement
- Clarifiez votre profil : primo-entrepreneur ou serial repreneur ? Secteur visé ? Type d’entreprise (TPE, PME, commerce…) ?
- Adaptez votre territoire : privilégiez les structures proches de la zone de reprise (région, département).
- Combinez les structures : il est souvent pertinent de travailler avec 2 ou 3 réseaux (ex : CRA + Réseau Entreprendre + CCI).
- Participez à leurs événements : forums de la reprise, clubs repreneurs, speed dating, masterclasses.
- Engagez-vous dans la durée : l’accompagnement est plus efficace sur 6 à 24 mois qu’en coup de vent.
La reprise d’entreprise n’est pas un sprint, c’est une course de fond. Elle implique stratégie, réseau, patience et structure. Les associations et réseaux d’accompagnement à la reprise permettent d’éviter les erreurs coûteuses, d’accélérer la mise en œuvre, et surtout, de ne pas rester seul face aux enjeux humains, financiers et juridiques.
Intégrer un de ces réseaux, c’est s’adosser à une intelligence collective, à des retours d’expérience concrets, et à des outils éprouvés. À condition de jouer le jeu, de se former, de partager et d’oser demander.