Tensions en vue sur le marché de la levée de fonds, c’est une très très bonne nouvelle!

Si, si, je suis pas Madame Irma, mais je m’explique (en laissant pas mal de conditionnel, des « peut-être », des « probable »…):

– enfin, les start-ups vont aller chercher du CA plutôt que du financement, et ce n’est pas un mal de remettre la rentabilité de l’innovation au coeur des enjeux de la création d’entreprises et de projets

– on sera moins frustrés en voyant passer sur notre Linkedin tous les jours « On a levé 25m$ pour conquérir le monde … »

– le bulle spéculative sur les copies locales de projets qui cartonnent à l’étranger va sans doute aussi se calmer. Il n’y a pas toujours besoin de 4 à 5 acteurs qui se copient puis s’entretuent sur un marché de niche.

– les Gafam perdront surement un peu en revenus publicitaires, cela libèrera sans doute de la tension sur les prix d’acquisition et on arrêtera de dilapider les budgets pubs et commencera à être plus créatif sur l’acquisition

– le financement pur retrouvera en partie ses lettres de noblesse perdues dans des logiques qui dans certains cas ont eu des dérives purement spéculatives. Bon ce point, je n’en suis pas franchement sur.

– il y aura moins de concurrence sur une niche, moins d’acteurs et probablement moins de destruction de valeur

– on verra passer moins de projets crypto et nft farfelus, et encore moins de projets qui tiennent la route que parce qu’ils ont réussi à lever

– il y aura surement un peu plus d’humilité chez les fondateurs qui lèvent

– il y aura peut-être de la concentration sur le marché, les start-ups qui s’affrontaient vont sans doute devoir apprendre à travailler ensemble

– les développeurs seront peut-être moins préemptés, courtisés et seront peut-être de nouveau accessibles aux non licornes

– on risque de revenir à des choses raisonnables et les bons projets / éthiques & co risquent de revenir sur le devant de la scène versus les projets purement spéculatifs et à forte volatilité qui captent une grosse partie des invests

– le marché du financement va peut-être être plus exigeant sur l’amorçage, plus regardant sur la rentabilité intrinsèque….

Alors il y aurait peut être des effets néfastes aussi, non?

– ca risque de licencier grave. A priori beaucoup de profils qualifiés sont tous bien recasables, mais les moins qualifiés risquent d’avoir une période difficile

– les vendeurs de baby foot vont entrer en récession

– les gros groupes auront moins de chance de se faire disrupter, uberiser et resteront peut-être sur leurs acquis

Lire aussi :  Ne pas faire croitre son business, mode d'emploi

Julien Laz

Lever des fonds en amorçage
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